Se préparer pour mon second post-partum - Wadji,Cooking Mama-3

Cela fait un moment que je dois écrire ce post et cela tombe bien, ces derniers jours, on voit sur les réseaux sociaux la parole se libérer autour du post-partum sous le hashtag #monpostpartum. Chaque femme a une histoire très personnelle du post-partum, plus ou moins difficile, plus au moins traumatisante.

Je ne peux pas vraiment dire que mon premier post-partum a été aussi difficile. Du moins physiquement. J’ai eu un accouchement rapide, facile, sans complications pour moi et je me souviens m’être fait engueuler par la sage-femme quand 2 heures après mon accouchement je me baladais tranquillement dans les couloirs de la maternité surtout pour aller voir mon époux et mon bébé en salle de soins. Ce dont je me souviens surtout, c’est la terrible douleur des tranchées, ces contractions post accouchement. Même mon adorable sage femme avait été étonnée de la violence de la chose pour un premier accouchement. Il y a aussi eu le retour de bâton de la fatigue, l’épuisement. Je crois qu’une des raisons pour laquelle je ne me suis pas attardée sur mon état physique, c’est aussi parce que psychologiquement j’avais d’autres choses à penser avec le transfert de ma fille en réanimation dans un autre hôpital et toutes les complications qui ont accompagné sa naissance. Une des puéricultrices à la maternité m’a dit à l’époque que j’étais passée en mode automatique, en mode focus sur ma fille et beaucoup beaucoup moins focus sur moi. Elle m’avait dit qu’il fallait quand même que je me repose, que je me prépare à la suite mais honnêtement, c’était le cadet de mes soucis. Tout ce que je voulais c’était sortir de la maternité et être aux côtés de mon bébé. J’aurais dû écouter…

J’ai eu ma montée de lait le soir de ma sortie de la maternité. J’étais sortie de la maternité sans bébé et j’allais commencer le bal des aller-retours en néonat pour les semaines à suivre. Je lui avais donné en tout et pour tout 2 fois le sein pendant les 24 heures où on avait été ensemble et je ne savais pas du tout ce que c’était une montée de lait. Cette nuit là, je me suis réveillée en me tordant et criant de douleur, les seins aussi durs que du béton, sans bébé pour téter, sans savoir comment me soulager. J’ai pleuré toute la nuit assise dans la baignoire sous un jet d’eau chaude en essayant toutes les techniques que monsieur trouvait sur Internet. Le matin, je suis arrivée en piteux état à la neonat et les larmes aux yeux j’ai expliqué ma douleur à l’équipe qui m’a immédiatement bricolé un tire lait de fortune avec les robinets d’air et une ordonnance pour en louer un. Je n’oublierais jamais la sensation de délivrance que j’ai ressenti dès qu’il s’est mis à pomper.

En résumé, j’aurais aimé en savoir plus sur la montée de lait, comme surtout, surtout sur les tranchées. Je sais que j’ai énormément de chance de n’avoir eu que ces tracas post-accouchement car je sais que pour d’autres, c’est un vrai parcours du combattant. Je sais aussi que j’ai eu énormément de chance d’avoir maman à la maison pendant 1 mois et demi après la sortie de neonat. Monsieur aussi avait fait en sorte de cumuler les 11 jours de congés paternité (!!) et ses congés/RTT de sorte à rester à la maison pendant 1 mois. Je n’ai pas eu à me préoccuper des repas ou du ménage et honnêtement, mon époux a changé plus de couches que moi.  Pour cela, je leur en serais éternellement reconnaissante (surtout à toi maman). Mais j’ai eu l’impression de courir après ma récupération, j’ai mis du temps à récupérer tout le manque de repos des premières semaines. Niveau sommeil, c’était compliqué. Elle a dormi sur moi assise dans le lit pendant quasi les 3 premiers mois à cause d’un reflux pathologique sévère (elle ne pouvais pas dormir à l’horizontale). J’ai pleuré d’épuisement, parce que j’étais perdue, parce que je ne savais pas quoi faire. Parce que personne ne me demandait comment moi j’allais. Car oui, ma fille avait été en couveuse, hospitalisée, donc je n’ai pas eu à vraiment la gérer quotidiennement mais mon corps lui avait besoin de se remettre en forme. Je me réveillais aussi toutes les 2 heures pour tirer du lait donc non je ne dormais pas toute la nuit pendant son hospitalisation. Je me levais aux aurores pour re-tirer du lait et prendre un Uber direction la neonat et une chaise pas vraiment confortable pendant 10 heures en mangeant un sandwich Sodebo en 3 minutes. Alors, juste une chose, de grâce, ce n’est pas parce qu’un bébé est hospitalisé, que sa mère n’a pas à le ou la gérer constamment que cette mère n’est pas épuisée. Donc on évite les « Oh tu dois être en forme alors vu qu’il/elle est à l’hôpital ».

Enfin, la dernière chose qui m’a le plus marqué, dont j’ai le plus souffert, a été l’isolement. Monsieur a dû reprendre le boulot, maman a dû repartir et je me suis retrouvée là, seule. Sans personne à qui parler, avec l’entourage qui prend peu (pas?) de nouvelles. J’ai été exclue de plusieurs événements de potes parce que j’avais un bébé maintenant. J’étais dans une nouvelle ville et je ne connaissais même pas mes voisins. Monsieur était en horaires décalés et rentrait très tard le soir. J’étais épuisée, seule et livrée à moi même avec comme seule sociabilisation ma fille, la boulangère et le marché une fois par semaine.

Se préparer pour mon second post-partum - Wadji,Cooking Mama

Pour cette deuxième grossesse, je suis mieux préparée. Je sais ce que je redoute (ces satanées tranchées !!!!!!). Enfin, je pensais… Comme vous le savez, cette fois-ci, maman ne sera pas là à mes côtés, du moins physiquement. Et même si l’une des choses que je redoute le plus, c’est comment la réalisation de ce fait va frapper après l’accouchement et avec la chute des hormones, je me suis dit qu’il fallait quand même que je me prépare au maximum. Et comme chaque accouchement et grossesse ne se ressemble pas, j’ai décidé de me renseigner. Suite aux différentes recommandations, je me suis tournée vers 2 livres. 2 livres que je recommande plus que tout à toute future maman. Ils traitent du même sujet mais sont, à mon avis, complémentaires. Il s’agit de :

Le mois d’or se divise en 13 parties : de la matrescence ou naissance d’une mère à la naissance, l’importance du conjoint ou de l’anticipation, de nombreux thèmes sont couverts ici. On y retrouve des conseils pratiques et surtout une tonne d’infos sur ce qui se passe pendant ce fameux mois d’or, le post accouchement. Ce que j’ai aimé, c’est aussi qu’on y explore différents rituels de par le monde et comment ils se retrouvent tous sur plusieurs points. Notamment, sur le repos de la nouvelle maman, sur l’alimentation et certains soins post-partum. Les parties qui m’ont le plus servies sont celles sur l’anticipation, l’organisation et le post-partum avec déjà une aînée à la maison. J’avais (j’ai ?) peur de l’organisation avec une petite fille de bientôt 4 ans à gérer. Je ne savais pas trop comment faire et rien que d’ y penser me fait paniquer mais j’ai trouvé dans ce livre des réponses pratiques , des solutions, les questions à se poser pour que le rythme se mette en place sans trop de crises pour nous et pour elle. Bref, une mine à conseils, mais surtout un ouvrage qui relate bien les difficultés physiques et psychologiques de cette période délicate.

Dans Bien vivre le quatrième trimestre au naturel, j’ai trouvé des réponses, des conseils et surtout des solutions pratiques naturelles pour naviguer cette période. Un livre qui correspond parfaitement à ma vision de la vie mais aussi de ce à quoi j’aspire. On y parle self care, plantes, médiations, méthodes alternatives… Un des chapitres que j’ai aimé et que j’aurais aimé avoir lu à la naissance d’Aëlys est celui sur les mamans de prématurés avec ses solutions pratiques pour certains des problèmes que j’ai rencontré. Je me serais sentie un peu moins démunie face à une mise en place de l’allaitement plutôt difficile et éprouvante psychologiquement par exemple.

Je vais être honnête avec vous. Si je devais choisir un des 2, mon choix se porterait sûrement sur ce dernier, je ne saurais vous dire pourquoi. Quoi qu’il en soit les 2 feront un très beau cadeau à offrir à une future maman. Et je me sens un peu plus prête à affronter ce quatrième trimestre au niveau organisationnel. D’ailleurs, l’une des choses qui est conseillé dans ces 2 livres, c’est notamment l’anticipation des repas.

Se préparer pour mon second post-partum - Wadji,Cooking Mama

Pour Aëlys, maman était là, du petit-déjeuner au dîner, je n’avais pas grand chose à faire si ce n’est mettre les pieds sous la table et manger quand le bébé me laissait le temps de le faire (je ne saurais vous dire le nombre de fois où j’ai mangé par dessus sa tête). Quand il a fallu préparer son repas toute seule avec un bébé en pleine poussée de croissance, crise de coliques ou autre, ça a été une toute autre paire de manches. Mais cette fois-ci , avec monsieur, on a suivi les conseils des livres et on s’est pris un weekend pour préparer plein de bons plats individuels et familiaux qui sont allés au congélateur pour ces moments où c’est vraiment trop compliqué. A 2, cela nous a pris je dirais 3 heures et on a un congélateur rempli d’une trentaine de plats préparés qu’on continuera de remplir au fur et à mesure. A ce niveau là, je me sens beaucoup plus sereine.

Se préparer pour mon second post-partum - Wadji,Cooking Mama

Je n’ai aucune idée de ce que me réserve ce post partum. Je sais qu’il sera sûrement psychologiquement beaucoup plus compliqué à gérer car je suis toujours en train de gérer mon deuil mais je sais que je me serais préparée du mieux que je peux au niveau organisationnel mais aussi pour les différents maux du post-partum même si malheureusement, je ne pourrais pas éviter ces p****n de tranchées ! Pour l’isolement, je connais maintenant un peu plus de personnes dans ma nouvelle ville, je me suis fait de supers amies. Avec Monsieur, on a prévu le même système qui lui permettra de rester encore cette fois 1 mois à la maison. Et pour les tâches ménagères, j’ai eu des pistes pour recevoir cette aide via des associations et/ou la PMI.

Sans le vouloir, je vous ai donc partagé mon témoignage #monpostpartum. J’espère que cet article aidera certaines qui se préparent aussi à accueillir un bébé et si vous avez d’autres conseils et/ou témoignages à apporter, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.