Tarte Aux Oignons - Wadji, Cooking Mama

Des mois que je n’étais revenue par ici… Je dois avouer que cela m’a manqué mais le temps et l’inspiration m’ont fait cruellement défaut ces derniers mois. Et puis, c’est une nouvelle année. L’heure est aux bonnes résolutions et aux objectifs n’est-ce pas ? Alors, si j’essayais de donner un peu plus de vie à ce blog ?

Si vous me suivez sur Instagram, vous savez que ces derniers mois, il s’en est passé des choses. Des heureuses et des terriblement tristes. Alors, si cela vous convient, aujourd’hui on parlera des plus tristes…

Le deuil est une chose si complexe. Je le savais déjà, bien sûr mais celui-là est revêtu de brouillard, d’instabilité, d’oublis et de douloureux rappels à la réalité. Bien sûr, à bientôt 35 ans, j’ai déjà perdu du monde.  Des oncles, des tantes, des grands parents, des cousins, cousines et des ami.es. La première fois que j’ai été confrontée mais vraiment confrontée à la perte d’une personne proche, j’avais 13 ans. A quelques jours de mes 14 ans, ma meilleure amie, la première que j’ai jamais eue, décédait. Cela fait 20 ans maintenant mais je peux encore vous dire où j’étais exactement quand on m’a annoncé la nouvelle et ce qui s’est passé le jour même. Je me souviens aussi du jour de sa levée de corps et de tout ce qui a suivi. De ma mère qui m’attendait patiemment au retour. Du silence dans la voiture. De moi, emmurée dans mon silence, partie me réfugier dans mon lit une fois arrivées à la maison. De ma mère qui m’a donné une douche selon un rituel pour m’apaiser, toujours en silence. De ma mère qui ne m’a pas brusquée pour me sortir de mon silence, ni de ma peine. Elle m’a accompagnée à chaque fois que je voulais aller rendre visite à la famille. Elle a participé à toutes les veillées nocturnes avec moi. Elle a été là tout le temps. Toujours en silence. Pas de câlins, pas de grands mots de réconfort. Juste sa présence. Je m’en rends compte aujourd’hui.

Tarte Aux Oignons - Wadji, Cooking Mama

Au fil des années, on a eu une relation compliquée elle et moi. Et je pense que c’est l’histoire la moins originale de l’univers. Les mères et les filles hein… On n’était pas d’accord sur plein de choses. C’est surtout qu’on ne voyait pas les choses de la même façon. Je pense que c’était générationnel, mais aussi l’inconvénient d’avoir voulu élever ses filles fortes lol. Et je sais maintenant que c’est parce qu’on avait chacune nos propres démons. Cela faisait plusieurs années, un bon nombre d’années que notre relation s’était améliorée. Le point culminant a été, je crois, la naissance d’Aëlys. Oui, nous avions toujours énormément de points de divergence. Oui, on se disputait toujours souvent mais je crois qu’une fois que je suis devenue mère, j’ai compris bon nombre de choses. Dans ses choix, dans ses manières de faire. Alors même dans nos désaccords, je comprenais. Je ne l’ai malheureusement pas toujours exprimé, prenant parfois comme toujours les choses trop à cœur, trop personnellement.

Aujourd’hui, ça fait 1 mois que maman n’est plus. Et il ne se passe pas 1 jour (1 heure ?) sans que je ressente son absence. On s’appelait quasiment tous les jours. Quand je m’ennuyais, quand elle s’ennuyait, quand on avait du temps devant nous, pour lui demander un conseil, pour se plaindre de ma petite sœur (muahaha), pour prendre des nouvelles ou juste parce que. Je ne m’en suis rendue vraiment compte qu’après sa mort pendant ces moments où j’oublie… Cela dure 1 seconde. Je me dis « ah je n’ai pas eu maman aujourd’hui » ou « attends je vais demander à maman » et la seconde d’après, ça me revient. Elle n’est plus là pour répondre.

Pendant plus d’une semaine après son décès, il m’a été impossible de cuisiner quoi que ce soit. Je n’avais pas vraiment le cœur de mettre la main à la pâte. Il faut dire que tout ce que je voulais manger, c’était ses plats à elle. Je peux vous faire une liste longue comme le bras de plats que ma mère faisait mieux que n’importe qui (notez l’objectivité). Il y a honnêtement des plats que je n’ai jamais mangé fait par quelqu’un d’autre… comme cette tarte aux oignons que je n’ai pas dû manger depuis une vingtaine d’années. Alors aujourd’hui, je la partage avec vous. On va dire que c’est comme si ma mère vous invitait tous à manger, d’accord ?

Tarte aux oignons

Ingrédients 

200 g de farine
130 g de beurre
1/2 cuillerée à café de sel fin
50 ml environ d’eau
4 oignons
20 cl de crème liquide*
2 œufs
Sel, poivre

*maman utilisait surtout du lait mais je suis malheureusement incapable de me souvenir des proportions

Préparation

Mettez la farine, le sel et 100g de beurre coupé en petits morceaux dans un saladier. A l’aide des vos doigts, mélangez et effritez le tout.

Ajoutez l’eau progressivement en mélangeant jusqu’à ce que vous obteniez une boule souple sans être molle. recouvrez d’un torchon et laissez reposer 30 minutes.

Pendant ce temps, épluchez et émincez les oignons. Faites les revenir dans le beurre restant sur feu moyen en remuant de temps en temps jusqu’à ce que les oignons caramélisent et soient tendres (environ 20 minutes).

Dans un bol, fouettez la crème liquide avec les œufs. Salez et poivrez.

Étalez la pâte et foncez un moule à tarte beurré et fariné. Disposez les oignons sur la pâte, versez le mélange crème-œufs et enfournez pour 30 minutes .