J’ai cherché différents moyens de commencer cet article mais à chaque fois j’ai effacé et recommencé. Ce n’est pas facile de mettre des mots sur une expérience qu’on a encore du mal soi-même à s’expliquer. Parce qu’après tout, c’est peut-être de cela qu’il s’agit : mettre des mots sur une sensation indescriptible…

Ces derniers mois, je peux dire sans exagérer que je suis passée par tout l’éventail d’émotions possibles et inimaginables. Vraiment toooouuuuuuut l’éventail.

Je pourrais essayer pendant des paragraphes, des paragraphes et des paragraphes, je ne pourrais jamais décrire la joie et le bonheur que ça a été d’entendre pour la première fois ses battements de cœur. Éprouver tellement mais tellement d’amour pour un petit être d’à peine quelques centimètres qu’on a entraperçu quelques fois au travers d’un écran. Etre à la fois confiants et incertains quant aux prochains mois du reste de nos vies. Je vous l’ai dit: tout un éventail d’émotions (couplée à la montée d’hormones autant vous dire que j’en ai usé des kleenex – vive les sautes d’humeur). Mais l’état psychologique qui a le plus prévalu et qui prévaut toujours, c’est l’angoisse.

J’ai eu la chance d’avoir un premier trimestre relativement calme hormis le besoin compulsif de dormir et la fatigue (la vraie, celle dont on ne vous parle pas mais qui ne ressemble en rien à l’épuisement que vous avez déjà connu). Je n’ai pas été vraiment malade sauf sur quelques derniers jours, ni eu de  nausées ou vomissements ou autres « maux de grossesse » à part l’irrépressible envie de mettre de la mayonnaise dans à peu près tout ce qui était comestible (j’ai même envisagé à un moment l’association pancakes-mayo, c’est dire). Par contre, la motivation, l’envie ou l’énergie de rentrer en cuisine m’avait totalement abandonné – tout comme mon appétit par moments (ce qui explique surtout la disparition de posts Instagram et de recettes postées sur le blog). Ce 1er trimestre de grossesse a été très largement sponsorisé par Picard, Marks & Spencer Food, Deliveroo et Foodora. Merci à vous !

Paradoxalement, je n’ai pas aimé ne pas être malade. Je ne me sentais pas enceinte. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait dans mon corps, si tout allait bien. Sans symptômes je n’avais pas vraiment de baromètre. Bref je ne ressentais rien. Et ne rien ressentir m’a mis dans un état d’angoisse indescriptible, à me demander environ toutes les heures, au réveil, au coucher si tout allait bien. J’aurais bien construit un échographe personnel si j’avais eu les connaissances et le budget de Tony Stark tiens.

En résumé, je n’ai JAMAIS été aussi angoissée de ma vie et je sais que je m’inquiéterais encore jusqu’à la fin de mes jours mais paradoxalement j’aime cette angoisse. Après tout, c’est le début d’une très belle aventure et d’une multitude de changements…

baby bump