Attention, cet article n’est pas en train de dire « ouin je n’ai pas d’amis/es, personne ne m’aime » et j’en passe. Je fais une TRÈS grande distinction entre connaissances, copains et amis.
Tout le monde a des connaissances. Plus ou moins nombreuses. Des personnes qu’on croise avec plaisir aux détours de soirée. Qu’on a rajouté sur Facebook et qu’on suit sur Twitter avec lesquelles les relations se limitent à un commentaire sur un statut Facebook ou un RT « +1 ». Il y a aussi ces connaissances floues, situées quelque part entre le contact pro et le contact perso. Puis il y a les copains et copines, ceux avec qui on est un peu plus en contact, dont on a le numéro de téléphone, l’adresse mail, le BBM ou le Whats App, avec qui on organise des soirées/apéros/dîners de temps en temps et avec qui l’alcool ou la bonne ambiance aidant on se retrouve à parler de tout et de rien, avec qui on parle de La Vie, de notre vie. Mais pas assez intimement. On se connait plutôt bien, mais pas trop, pas assez.
Puis il y a les amis, les vrais. Ceux qui à votre manière de répondre à un SMS savent quel est votre état d’esprit. Ceux qui connaissent les recoins de votre esprit, qui savent que ce n’est pas parce que notre regard est perdu dans le vide que cela veut dire qu’on s’ennuie avec eux.
C’est de ces derniers dont je parle. L’un des inconvénients quand on part de « chez soi » pour s’installer ailleurs, c’est qu’on y laisse aussi ses amis. Bien sûr, on est toujours amis mais une fois ailleurs, il faut s’en refaire de nouveaux. Chose qui n’est pas aisée. C’est facile quand on a 17 ans, la fougue de la jeunesse, ce petit grain de folie et tout. Et passé un certain age, on a un peu plus de mal à aller vers les autres. Et quand on y arrive, les groupes d’amis sont déjà formés depuis belle lurette avec des personnes qui ont un passé en commun. Vous me direz, un passé ça se construit et ceci ne s’applique qu’à moi. Il faut bien commencer quelque part mais la démarche est difficile dans une ville où on n’a pas grandi, dans une ville dans laquelle on prend encore ses marques, où on se retrouve à évoluer dans des milieux dans lesquels on se met en retrait, non pas parce les personnes autour de soi n’intéressent pas mais parce qu’on ne sait comment les aborder, un peu comme si on hésitait à porter ce vase de porcelaine de chine de peur qu’il glisse et se casse.
Cela fait plus de 2 ans que je suis à Paris et je ne sais toujours pas comment faire. J’ai des connaissances, des copains et copines que je croise ça et là mais je me retrouve toujours à une soirée, à un cocktail ou un anniversaire en retrait car les autres eux se connaissent déjà, parlent d’anecdotes où je ne peux pas intervenir ou je n’ose juste pas. D’ailleurs j’ai pris la décision cet été de ne plus faire de festivals seule. Tu y retrouves du monde mais « tu n’es pas avec eux » donc tu passes plus de temps à comme on dit chez moi « chercher l’amitié ». J’ai plus de 25 ans et je ne trouve plus cette même spontanéité à aller vers les gens et même si je le fais 2 ou 3 mojitos aidant, ce sera pour la soirée.
Ce n’est pas tellement vital d’avoir des amis. Je fais partie de ceux qui croient en la qualité de l’amitié et non en la quantité. J’ai 2 amies très proches (mais éloignées géographiquement) avec qui j’ai vécu un nombre incalculable de choses des plus intenses aux plus frivoles, des plus douloureuses ou plus joyeuses et ça me suffit. En tout cas, c’est ce que je me dis. Jusqu’à ce qu’un soir, j’ai envie de parler à quelqu’un. Pas juste de frivolités, mais de parler à quelqu’un.
Paradoxalement, il y a plusieurs personnes que j’aimerais avoir comme ami/e mais je n’ose pas parce qu’ils ont déjà leur vie, leurs amis, leur cercle. Et être là comme un cheveu sur la soupe, ce n’est pas très agréable. Elle est loin l’époque de la cour de récré où on se faisait des amis autour d »une corde à sauter…
Au moment où je finis cet article, je reçois un mail pour une soirée me demandant le nom d’une de mes amies pour la mettre en +1. Ironie. Promis, en 2013, je serais moins timide.
Si tu savais comme je te comprends. J en suis venue à m inscrire sur des sites de rencontre amicales… Je pense que plus le tps passe et plus c est dur. Parfois j ai l impression d être devenu handicapée de la relation humaine!
Et ben.. On a toujours l’impression d’être « la » seule dans un cas ou un autre. J’en suis à ma 4ème année à Paris et c’est exactement ça que je ressens. C’est géniale de grandir, de devenir adulte, de vivre ses propres expériences. Surtout lorsque ça permet de voyager ou de s’établir ailleurs.
En tout cas, ton article m’ a rappelé à quel point mes amies me manquent, mais que surtout, comme tu l’as si bien souligné, s’en faire de nouveaux est difficile.