Il m’est arrivé quelque chose ce matin.

Je sortais du RER à Châtelet Les Halles pour me rendre au bureau. Là par terre, une jeune demoiselle était accroupie, en train de pleurer  à chaudes larmes. Vous visualisez assez bien Les Halles un matin à 9 heures. Tout le monde qui court partout et qui se bouscule, ne faisant attention à rien. Et pourtant cette demoiselle, une petite brune était là assise noyée dans son chagrin au milieu de ces personnes trop pressées pour faire attention. Elle m’a fait de la peine. Elle m’a fait penser à moi. Pourquoi ? Je ne sais pas. Enfin si. Bref. Je suis donc allée la voir, je me suis accroupie à ses côtés et je lui ai demandé si tout allait bien, si elle voulait un mouchoir, si elle voulait que j’appelle quelqu’un, si je pouvais l’aider. Elle n’a rien dit. Elle a juste posé sa tête sur mon épaule, ses bras autour de mon cou… et a pleuré. A continué de pleurer. En me serrant de plus en plus en fort contre elle. Nous sommes restées accroupies là 10 bonnes minutes. Elle qui pleurait, moi qui lui caressait les cheveux pour la calmer. 10 minutes un peu hors du temps avec toujours ces gens qui courent et qui jettent un regard et continuent leur chemin. Puis elle s’est calmée, s’est relevée, m’a prise dans ses bras, m’a dit merci une bonne vingtaine de fois, m’a embrassé sur les deux joues, a souri et est partie. Je ne connais pas cette fille. Je ne connais même pas son prénom. Je ne sais toujours pas pourquoi elle pleurait. Mais je l’ai comprise…

Après tout, tout ce dont on a besoin, c’est d’une épaule où se reposer…

« Tant que Dieu laisse les larmes à une femme, si perdue qu’elle soit, elle n’est pas abandonnée » La dame aux camélias – Alexandre Dumas fils