J’ai toujours adoré la période des fêtes de fin d’année. Elle me rend à la fois euphorique et nostalgique. Euphorique à la vue des guirlandes et des illuminations, des bûches de Noël dans les vitrines des pâtisseries, des 1001 envies cadeaux qui défilent devant mes yeux. Mais aussi nostalgique.

L’esprit des Noëls passés

Nostalgique de mon enfance. Mes parents sont musulmans. Moi, je ne sais pas, mais c’est un tout autre débat. Mes parents sont donc musulmans mais nous avons toujours fêté Noël. Pour aider à notre ouverture d’esprit et notre compréhension (et acceptation) des autres religions (et ainsi des autres), il nous est arrivé d’assister à des messes de minuit avec tout le respect et tout le recueillement que cela demande. Petite, je ne me rendais pas vraiment compte de cette notion de compréhension, de respect des autres religions (et ainsi de tolérance) mais au fur et a mesure je l’ai comprise. Mais ceci encore est un autre débat. Je me souviens aussi du Noël de mes 7 ou 8 ans. Avec ma soeur, on avait à base d’escabeaux et de talent de grimpeuses réussi à nous accrocher à la lucarne dans notre chambre a l’heure à laquelle le père Noël devait apporter nos cadeaux pour voir qui c’était vraiment. Je savais déjà que le Père Noël n’existait pas et je voulais le prouver à ma petite soeur mais je ne savais pas qui apportait ces cadeaux. Nous étions donc tapie dans l’ombre accrochées au péril de nos vies (ça c’est pour le côté dramatique)  lorsqu’on a vu ma mère ouvrir la porte de leur chambre, vérifier qu’il n’y avait bien plus de lumière dans notre chambre grâce à la lucarne (je me souviens aussi que j’ai failli tomber en me cachant pour ne pas qu’elle nous voit), et faire signe à mon père de sortir.  Mon père était alors sorti avec un énorme sac en plastique transparent plein de paquets cadeaux et les avait déposé au pied du sapin. Je me souviens des chuchotements « c’est papa, c’est papa, c’est papa le père Noël » avant de redescendre en essayant d’étouffer des petits cris d’excitation.

En y repensant, je crois bien qu’ils ont su qu’on les avait vu. Imaginez l’excitation qui nous a empêché de nous rendormir en attendant le lendemain pour pouvoir enfin ouvrir nos cadeaux. Et vous savez quoi ? C’était l’un des plus beaux Noëls E-VER. J’ai eu plein de cadeaux.  Je ne me souviens pas de tous mais je me souviens encore de mon petit train électrique. Je ne l’avais même pas demandé je crois bien mais bon sang, que je l’ai aimé ce petit train. Comme j’ai aimé le monter lui et son circuit avec mon père, l’installer en plein milieu du salon et le regarder faire des tours encore et encore. Rien qu’en y repensant je me remets encore à sourire dans cet état de béatitude. Il y a peu de moments parfaitement parfaits dans le vie mais ce Noël en fait définitivement partie !

Mais je n’oublie pas pas ces Noël passés toute seule dans une 18m² avec un sapin de 10 cms se demandant ce que font mes parents. J’avais la petite habitude de m’acheter des cadeaux, de les emballer et de les ouvrir le soir du 24 décembre en faisant des « oh mais tu n’aurais pas dû ». Vous serez surpris de savoir ce que la solitude peut faire. Et en y repensant -même sans y repenser-, ce sont les pires Noëls de ma vie.

L’esprit du Noël présent

Ce Noël aura quelque chose de différent. En quelque sorte. Ce ne sera pas mon premier Noël maqué (oh faut pas pousser), mais il aura quelque chose de différent oui. Je crois que je l’ai déjà dit mais mon dernier « Noël en famille », je ne m’en souviens plus. Je ne m’en apitoie pas, c’est la vie, c’est tout. Cette année, j’aurais peut être un reminder de ce que cela peut être, était. J’ai hâte d’être à ce Noël. Je pense et re-pense la liste de cadeaux potentiels, le menu du réveillon. Je ferais peut-être mon premier foie gras fait maison tiens, et sûrement des biscuits de Noël.  Puis après le repas, on regardera Love Actually (ou l’intégrale Star Wars), on ouvrira les cadeaux, on s’aimera. J’espère qu’il neigera. J’aime les Noëls blancs. Il y a beaucoup de magie dans l’air avec un Noël blanc.

L’esprit des Noëls futurs

Je rêve d’un Noël avec ma petite famille à moi. Je rêve d’une maison où l’on installerait un énorme sapin que l’on décorerait autour d’éclats de rire. Je rêve de couvrir mon ou mes enfants de cadeaux, d’amour, de bonheur et de bûches en chocolat. Je leur offrirai un petit train. Je me vois installée un chocolat chaud a la main (ou un lait de poule ça dépendra) les regardant essayer de comprendre comment monter tel ou tel jeu. Si d’ici la, on n’invente pas des jeux qui se montent tout seuls. Je rêve de Noëls futurs radieux et heureux. Ce n’est juste qu’un rêve, c’est tout à fait naïf et utopique mais qui sait, si on ne peut pas espérer à Noël, quand est-ce qu’on le pourra ?

 Encore 33 dodos avant Noël