Un soir après le boulot, j’ai décidé d’aller au cinéma et de me faire un combo Les Marches Du Pouvoir et La Couleur Des Sentiments. Je ne reviendrais pas sur le premier de peur de déverser un certain groupisme pour un certain acteur, groupisme né quelque part entre Remember The Titans et Calculs Meurtriers. Par contre j’ai vu La Couleur Des Sentiments et j’ai pleuré, j’ai été en colère, j’ai ri. Bref, j’ai adoré.

La Couleur Des Sentiments, c’est l’histoire de  ces bonnes noires dans un Mississipi des années 60, encore ancré dans le racisme et la ségrégation.

On y retrouve le paradoxe entre la peur « maladive » des noirs, et le fait que les familles blanches leur confient l’éducation des enfants, l’opposition entre l’amour qu’elles portent à ces enfants qu’elles élèvent et le dédain qu’elles reçoivent de la part de leur parents. Sans être pour autant des esclaves, des propriétés, elles se retrouvent au service de ces mêmes enfants qu’elles ont gardé et « élevé » à la place de leur mère. La beauté du film se trouve dans un portrait assez nuancé de ce monde. Si il n’y a pas vraiment de violence raciale physique crue visible, (à l’exception de quelques scènes qu’on nous laisse deviner), la violence symbolique, verbale et psychologique n’en est que plus forte et insoutenable par moment. En 2h30 de film on se surprend à être ému pendant 1 heure, en colère pendant 50 minutes et rire pendant 40 minutes. J’ai choisi de ne pas retenir le négatif, le douloureux de ce film mais plutôt la force de ces bonnes à tout faire, leur humour face à une situation qu’elles ne peuvent changer même si parfois empreint de fatalité, l’espoir qu’évoque certains personnages loin des considérations de races et surtout une histoire d’amitié qui prouve que oui les sentiments n’ont pas de couleur.

La Couleur Des Sentiments est un film tout ce qu’il y’a de plus beau, de plus humain, un des films de l’année pour moi. Il ne me reste plus qu’à acheter le livre de Kathryn Stockett dont est tiré le film.

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