Tu es courageuse.
Tu es capable.
Tu peux le faire.
Tu as en toi toutes les ressources pour y arriver.
Tu as le droit d’échouer.
Tu as le droit de faire des erreurs.
Tu as le droit de ne pas être parfaite.
Et je t’aime de tout mon cœur.

Voici ce que je murmure à ma fille chaque soir quand elle s’endort et que je lui dis chaque matin quand elle se lève. Tous les jours. Inlassablement. De la même manière, à chaque fois qu’elle pleure, je lui chante notre « chanson secrète », une berceuse inventée lors de son séjour en néonat destinée à nous rebooster toutes les deux.

« Tu es courageuse. »

Quand elle sera plus grande, en âge de comprendre, je lui raconterais cet épisode de sa vie. Sa première grande épreuve : les soins intensifs neonat. Je lui montrerais des photos des machines et d’elle, reliée à tous ses tubes. Je lui raconterais cet instant où j’ai cru la perdre et son combat contre la douleur et les anecdotes autour. Comme lorsqu’elle a arraché plusieurs fois de suite sa sonde gastrique, qu’on a décidé de lui faire confiance et qu’elle nous a prouvé que même si ça lui prenait toute son énergie, elle était prête à manger toute seule. Tous les soirs, je lui chante qu’elle est brave et courageuse, car c’est vrai, car elle doit le savoir.

« Tu es capable.
Tu peux le faire.
Tu as en toi toutes les ressources pour y arriver. »

Je me vois comme un jardinier et ma file comme une plante. Mon rôle est de lui apporter ce dont elle a besoin et la laisser pousser, l’aider à grandir, à s’épanouir, à devenir elle-même. Pas une version d’elle que j’aimerais qu’elle soit, où je projetterais quelques attentes ou désirs. Juste elle-même. Et mon rôle est de lui donner les moyens nécessaires pour y parvenir. La confiance et l’estime de soi sont pour moi des éléments essentiels pour y arriver. Lorsqu’elle essaie de se retourner, d’attraper un jouet, de se redresser, je reste près d’elle, je lui répète qu’elle peut y arriver, je l’encourage (parfois peut-être même trop – visualisez une pom-pom girl criant « oui c’est bien mon bébé, tu peux prendre le nounours, vas-y tu peux y arriver »). Je n’interviens que si elle me réclame mais en général, je la laisse essayer, y arriver par elle-même. Je lui dis que je lui fais confiance, que je crois en elle et que je suis là si elle a besoin. Son père fait pareil. Version Brahim Asloum « Vas-y championne ! Oui, tu es une championne ! C’est qui la championne? » 🙂

Il est plus qu’important pour nous de lui rappeler qu’elle peut le faire, qu’elle peut y arriver. Qu’elle ait 5 mois, 8, 15  ou 30 ans.

« Tu as le droit d’échouer.
Tu as le droit de faire des erreurs.
Tu as le droit de ne pas être parfaite. »

Si on ne fait pas d’erreurs, si on n’échoue pas, c’est qu’on n’apprend pas, ni n’essaie. C’est ainsi, c’est l’apprentissage de la vie. Et échouer, faire des erreurs, faire des « bêtises », des mauvais choix en fait partie. Il faut qu’elle n’aie pas peur d’en faire mais surtout qu’elle n’en ai pas honte. Que ce soit dans son apprentissage de la motricité par exemple maintenant, à l’école avec une mauvaise note plus tard, ou encore en voulant se lancer dans un projet, il faut qu’elle sache qu’elle a le droit d’échouer. Un exemple tout bête, on gronde souvent plus ou moins méchamment l’enfant qui casse un verre ou une assiette. Et je n’en ai jamais compris l’intérêt. J’ai la trentaine et je dois régulièrement en racheter parce que je les casse. Pourquoi un enfant n’aurait-il pas le droit aux mêmes maladresses sans s’attirer les foudres des adultes ? (attention je fais bien la distinction entre la casse volontaire et la maladresse). Je ne vais pas la gronder si elle casse un verre, c’est plutôt l’occasion de lui apprendre l’importance de faire attention et la fragilité des objets. Non ? Je considérerais que j’aurais échoué dans cette mission si un jour Aëlys est terrorisée ou honteuse à l’idée de m’annoncer qu’elle a eu une mauvaise note ou qu’elle a fait telle ou telle erreur. Et je considérerais que j’aurais réussi lorsque je la verrais essayer, faire des erreurs, les reconnaître et en tirer des leçons pour s’améliorer.

« Et je t’aime de tout mon cœur. »

En fin de compte, il s’agit juste de l’aimer sans aucunes conditions ni limites.  L’aimer telle qu’elle est et lui laisser la place de devenir celle qu’elle sera. Je ne rêve pas qu’elle devienne médecin, danseuse étoile, architecte ou star du cinéma, qu’elle soit mariée avec 3 enfants. Je ne projette en elle aucun de mes désideratas ou ceux imposés par la société. Tout ce que je souhaite c’est qu’elle devienne la personne qu’elle désire être, la personne qu’elle est au fond d’elle-même.

Tout ce que je souhaite de toute mes forces, c’est qu’elle soit épanouie, heureuse et accomplie, qu’elle réussisse SA vie et non qu’elle réussisse dans la vie. Et si dans quelques années, elle se réveille tous les matins fière de ce qu’elle est, de ce qu’elle fait et de ce qu’elle a accompli et qu’elle se dit « Je suis courageuse. Je suis capable. Je peux le faire. J’ai en moi toutes les ressources pour y arriver. J’ai le droit d’échouer. J’ai le droit de faire des erreurs. J’ai le droit de ne pas être parfaite.« , je serais sûrement la maman la plus heureuse.

La vie en rose 💕 #instamoment #mybaby #babygirl #mapetitefee #motheranddaughter #prettyinpink

Une photo publiée par Wadji (@wadjilicious) le